Deuxième cycle de conférences sur Les Identités LGBTQI+ – Ni fille ni garçon.
Interview en ligne sur l’intersexuation : trajet de vie, questionnement et actions.
Interview en direct sur zoom.
Un enregistrement de la soirée sera effectué et disponible après la soirée-rencontre (sur notre site web www.l-tour.be et sur YouTube).
Inscription via : https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_daiq9CqDRQy2Mkb3LMcpWA
Samedi 24 avril 2021
Interview : 19:00 – 20:30
Q&R (public) : 20:30 – 21:00
Cette belle soirée-rencontre permettra d’aller à la rencontre de Sarita Guillot, une personne activiste intersexe française captivante.
Au travers du trajet de sa vie, nous allons découvrir comment s’est développé son questionnement profond de la société à l’encontre des codes et des mécanismes de sexuation.
Et ensuite suivre son investissement dans des actions en justice dénonçant les violences subies, en particulier, par les personnes qui ont été intersexuées.
Ces interpellations aux instances de décision révèlent aussi les revendications portées par des initiatives et des coalitions intersexes internationales.
L’interview sera réalisée par Marian Lens, sociologue.
Vous pouvez déjà retrouver Sarita Guillot dans les excellents reportages réalisés par ARTE : https://www.arte.tv/fr/videos/068793-000-A/france-n-etre-ni-fille-ni-garcon/
et https://www.arte.tv/fr/videos/069070-000-A/ entre-deux-sexes/
Inscription au panel : https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_daiq9CqDRQy2Mkb3LMcpWA
Avec le soutien d’Equal.Brussels
Introduction – Bienvenue à la conférence de L-tour donnée sur l’Intersexuation.
Depuis septembre dernier, nous avons lancé un cycle de conférences sur les identités Lesbiennes, Gay, bisexuelles, trans, intersexes, et plus plus plus,…, et en particulier en commençant par celles qui sont les plus discriminées.
Celles qui sont les plus invisibilisées, les plus méconnues donc, celles qui subissent les violences les plus fortes, sur qui courent les stéréotypes les plus fous. Celles dont le simple le fait d’en parler, souvent, en leur propres termes, est, ou plutôt redevient tabou.
Nous offrons une plate-forme où nous laissons parler ces personnes de leurs propres identités, qu’elles soient imposées et donc non choisies,
Ou qu’elles soient au contraire choisies, mais souvent alors elles sont ou restent non reconnues, ou non tolérées.
Ce soir nous allons parler d’intersexuation.
Entre l’inné et l’acquis, nous en sommes encore toujours à définir ce qui est quoi.
La plupart des pensées, quand il s’agit de mettre dans 2 boîtes tous les êtres humains, pensent en terme de mâles et de femelles, d’hommes et de femmes. La plupart des énoncés à ce sujet sont essentialistes, parce qu’ils considèrent que par essence l’on naît homme ou femme, ou femme ou homme. Deux sexes, des genres, ces pensées prédominent dans la société, et aussi dans les mouvements LGBTQIA+.
Cependant en ce début de XXIè siècle, de plus en plus de personnes énoncent que la nature est neutre. Et que ce sont les êtres humains qui impulsent un regard racisé, sexué ou genré sur les êtres humains.
Et qu’il y a, d’une part autant de sexes qu’il y a d’êtres humains,
et d’autre part, qu’il y a donc autant d’auto-définitions et d’identités choisies, qu’il y a de personnes.
Toujours est-il que le mot ‘sexe’ vient du latin ‘secare’ qui veut dire ‘séparer’ : tout un programme, n’est-ce pas ?
Séparer les êtres humains en 2 catégories de sexe, et 2 seulement, pour des milliards d’êtres humains. Réalité ou dogme ? Vous n’avez aucun choix à la naissance.
Le mot éducation est tout aussi connoté, il vient du latin ‘educare’ qui signifie ‘redresser ce qui est tordu’, et dès la naissance cette éducation veillera bien à faire rentrer dans les catégories ‘garçons’ et ‘filles’, respectivement, ce qui appartiendrait à l’une et à l’autre catégorie, et à aucune autre.
Et quand le biologique nous offre des énigmes physiologiques d’un corps qui semblerait n’appartenir à aucune des 2 catégories « sexuelles » créées, que faire alors ?
Cela semble caricatural ? Et pourtant c’est bien dans ce monde que nous vivons en ce début de nouveau millénaire.
Malte est le seul pays au monde à officiellement condamner les opérations « d’assignation sexuelle » sur les enfants « intersexes ».
Lors de nos parcours rainbow dans les rues de Bruxelles, nous parlons toujours d’intersexuation, bien sûr. Parce qu’elle fait intrinsèquement partie de notre histoire LGBTI. En Belgique, nous avons notre premier cas historique de ce que l’on appelait en 1937 un « changement de sexe », il s’agissait d’Elvira/Willy de Bruyn. Le fait que cette personne était intersexe a certainement contribué à en faire un cas unique.
Et bien plus récemment, nous avons eu notre célèbre coming out intersexe sur le plan international avec Hanne Gaby Odiele, en 2017, lors d’un défilé de haute couture pour de grandes marques. Depuis elle s’est engagée pour les droits des personnes intersexes, et dénonce les opérations médicales non essentielles imposées à des enfants, comme celle qu’elle a subie à ses 10 ans : « Je suis fière d’être intersexuelle mais je n’accepte pas l’idée que des interventions chirurgicales de ce genre se déroulent toujours, aujourd’hui, sur des enfants ».
Aujourd’hui nous avons le grand honneur d’inviter Sarita Guillot, une très grande activiste intersexe.
Avant de vous passer la parole, chère Sarita, j’aimerais remercier Equal Brussels, l’instance de l’Egalité des Chances de la Région de Bruxelles, grâce à laquelle nous avons pu financer le cycle de nos conférences, et donc celle de ce soir.
Marian Lens – Sociologue – Avril 2021